Aide de jeu : Loups & Chiens
Aujourd'hui, nous vous proposons une petite aide de jeu sur les loups et les chiens, synthétisée par Iris à partir d'un article de Pierre Jouventin. C'est parti !Photo de Clémence - Pastel Blue (le chien qui a inspiré Cobalt !)
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Le chien est le descendant du loup et de lui seul. La relation particulière entre l'humain et le chien est aussi l'histoire d'une relation tout aussi étroite avec le loup. Cet animal, par son comportement de chasse en groupe et l'importance donnée à l'apprentissage pour ses petits, est très proche des premiers humains, également chasseurs en groupe. La ressemblance n'a pu que frapper nos ancêtres qui les côtoyaient.
Mode de vie du loup
Une culture de la chasse
La principale particularité des loups est d’être remarquablement organisés, capables de chasser de manière coordonnée, en groupe pour se nourrir de proie jusqu’à dix fois plus grosse qu’un sujet seul. Ce faisant il leur est plus facile de survivre à l’hiver. La chasse des loups est un fait culturel, il leur faut plusieurs années pour l’apprendre. Chaque meute a des nuances et des subtilités propres, et adapte par ailleurs sa tactique à l’espèce visée.
Hiérarchie de la meute
La notion de hiérarchie dans la meute est assez connue, je reprends pour la résumer efficacement la définition de l'auteur de l'article sur lequel je m'appuie : « La meute est constituée d’une dizaine d’individus strictement hiérarchisés, chaque sexe étant inféodé au membre de même sexe du couple reproducteur. Il n’y a qu’un couple reproducteur par meute – fidèle d’une année à l’autre – et tous nourrissent ses jeunes. » (P. Jouventin)
L’influence du loup sur l’écosystème
Les loups ont une influence positive sur leur environnement en ce qu’ils éliminent les individus malades parmi les proies. Cette action a deux effets : limiter la diffusion de ces mêmes maladies et éviter que la surpopulation d’herbivores nuise aux espèces végétales. En somme les loups assurent la bonne santé de leurs proies et des forêts comme des prairies, ils sont des régulateurs.
Domestication du Loup
Une étroite relation avec l’humain
L’archéologie et la génétique ont permis de considérablement reculer la date de domestication du loup et donc de l’émergence du chien. Elle s’étire de -100 000 (génétique) à -30 000 ans (premières traces archéologiques). Les implications de cette découverte sont très importantes. En premier lieu, le chien apparaît sensiblement en même temps que l’espèce humaine, notre lignée est liée à l’animal qui l’a accompagné depuis l’origine ! Ensuite, les humains modernes sont arrivés en Europe où se trouvait déjà l’homme de Neandertal. Depuis longtemps on s’interroge sur la disparition de ce dernier : génocide, hybridation, extinction insidieuse. Les recherches les plus récentes assurent de son intelligence et de son adaptation à son environnement, alors quels furent les atouts de l’homme moderne ? Il semble que le chien ait fait la différence, homo sapiens chassait avec son aide tandis que Neandertal ne l’avait pas domestiqué. Ce serait au chien que l’être humain doit sa conquête du monde !
Élever un loup
Le plus sûr est de prendre un très jeune louveteau de sorte qu’il ne fasse pas de différence entre les humains et lui. Il est dès lors poussé instinctivement à aider et protéger les membres de sa meute. Parmi les comportements auquel il se sent obligé, il y a notamment le fait de plonger dans l’eau pour aider un humain qui serait trop avancé dans une rivière et donc potentiellement en danger. Cependant, un loup reste un fauve, et il est nécessaire de très bien connaître le comportement animal pour le dominer psychologiquement sans entrer en conflit avec lui. Certains éléments de dressage peuvent y contribuer, par exemple en apprenant au loup à s’allonger devant ce qu’il souhaite obtenir (qu’on lui ouvre une porte fermée, qu’on lui donne à boire…), de sorte qu’il ne soit pas tenté de communiquer en mordant, tirant et griffant.
Le loup mais pas le renard
Il est possible de sélectionner les individus les plus doux à chaque génération pour finalement obtenir une nouvelle espèce : le chien. Cependant, la même expérience avec le renard ne permet pas d’obtenir une espèce domestiquée obéissante. En effet, le renard, comme le chat, est solitaire dans la nature, vivant au mieux en couple, et il en découle qu’il n’est pas porté à l’obéissance comme le loup qui est naturellement un animal social.
L’immaturité du chien
Le résultat de la domestication du loup est un chien, lequel a des traits comportementaux typique des loups juvéniles. Il est en somme un éternel adolescent.
Le chasseur accompagné
L’humain a tout intérêt à s’appuyer sur l’aide de chiens. En moyenne un chasseur ainsi accompagné rapporte trois fois plus de gibier qu’un autre qui agit seul. Les loups ont toutes les qualités qui manquent aux humains : capacité à courir jusqu’à 50 km par heure pendant longtemps, vision convenable dans la pénombre, olfaction développée…
Dangerosité
Contrairement à une légende persistante, la plupart des agressions de canidés sont le fait de chiens errants, ou de loups enragés. En revanche, un loup en bonne santé fuit les populations humaines, les craignant à juste titre. Il y a des centaines de fois plus d’accidents et de morts dues à des chiens que d’agressions, même supposées, de loups.
Pour en savoir plus :
« La domestication du loup » par Pierre Jouventin, in Pour la Science n°423, janvier 2013, p.42-49.
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