Les vendredis de l'angoisse - Une Raison d'agir - EP 1
Pendant tout l'hiver, quoi de mieux que le feuilleton d'une petite nouvelle horrifique pour animer vos soirées auprès du feu ? Et quoi de mieux que de commencer un vendredi 13 !!!!Chaque vendredi, à 21 heures, nous vous proposerons un nouvel épisode de la nouvelle "Une Raison d'agir" écrite par Iris, l'une des auteurs des Ombres d'Esteren. Cette nouvelle sera publiée dans un recueil nommé Hantises, à paraître en 2014.
Ce recueil a été financé à l'occasion des derniers financements participatifs sur Kickstarter et Ulule et nous travaillons dessus. Voici la manière dont il se présentera :
- Manuel de la Lune Noire. Un supplément d'une cinquantaine de page à propos des hantises, de l'occultisme, tout cela rédigé de la main de Steren Slàine, une jeune occultiste imaginée par Iris qui est par ailleurs l'auteure principal de ce supplément. Nous aurons donc un ouvrage assez narratif, vivant et surtout bourré d'aides de jeu, canevas, quelque figures issues des campagne Ulule et du bestiaire.
- Recueil Hantises. Notre premier recueil de nouvelles dans l'univers des Ombres. Avec cinq auteurs : Ikaar, Iris, Pénombre, Nico du dème de Naxos et Elenyl. Quant à Nel, il est absent de ce supplément car il se consacre à la finalisation de la grande campagne Dearg ! Le devoir d'abord !
Trêve de bavardage, voici le premier épisode d'Une Raison d'agir :
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Une Raison d'agir - épisode 1
Toujours cette même route monotone que je suivais sans faillir, mais avec de plus en plus de réticence. Mon cheval avançait d’un pas régulier, ne me demandant aucun effort pour le maîtriser ; il me suffisait de rester assise sans réfléchir, à laisser vagabonder mes pensées, entre les chemins poussiéreux et l’horizon accidenté. Dans cette région montagneuse aride au nord de Boischandelles, non loin de la frontière gwidrite, il semblait que la végétation ne s’épanouissait que péniblement près des ruisseaux et des rivières issues de la fonte des glaciers. Tout le reste n’était que désolation désertique desséchée. Peut-être qu’à la belle saison le tableau était moins austère, mais en ce début d’automne déjà battu par des vents glacials, sous un ciel gris et bas, il me semblait que j’arriverais bientôt au bout du monde.
De la bibliothèque de Tante Haelara ne me restaient que cinq livres qu’elle m’avait autorisée à prendre, ignorant leur valeur véritable. Ils avaient été pillés en Gwidre dans des monastères durant la Guerre du Temple, son père Glezran Mac Emmanon ayant estimé qu’ils constituaient un butin de premier choix. En temps normal personne, en dehors des initiés de haut rang, n’avait le droit de compulser certains d’entre eux. J’avais pu lire tout mon saoul durant ces années à son service. Moi, la cousine éloignée, la pauvre parente, j’avais été acceptée par charité pour servir de demoiselle de compagnie à ses filles. Luisa avait depuis épousé un seigneur du Croissant d’Émeraude tandis qu’Abigail était partie se marier avec un vassal du Prince de Farl. Le domaine lui-même avait été confié à Osheen, le fils aîné. Il ne restait qu’une petite partie, un don facile à accorder au cadet Cethern : le domaine des Hauts-Vents. Ce fief où nous nous rendions.
Un rapace se laissait planer haut dans le ciel. Il devait connaître une sensation de liberté et de complétude dont j’étais convaincue qu’elle ne m’effleurerait jamais. Silhouette noire et altière à l’envergure impressionnante, je suivis son vol du regard avec une forme d’envie nostalgique.
« Le vautour de Corvus. Sale bête ! »
Cethern venait de désigner l’oiseau. C’était donc un charognard ? Dans les légendes on les décrit parfois comme des annonciateurs de mort, voire comme attirant le mauvais œil. Dans les ouvrages ayant une approche plus scientifique, j’ai lu qu’ils étaient nécessaires car en se nourrissant des morts, en se chargeant des carcasses pourrissantes, ils évitent que les maladies ne se répandent, que les dépouilles ne contaminent l’eau des rivières. Ces charognards ont une réputation effrayante alors qu’ils œuvrent pour le bien de tous en allant au-devant de l’horreur.
Un archer banda son arc pour tuer « cet oiseau de malheur ». Il visa, et moi je priais la providence qu’il échouât. Cethern l’encouragea, et moi je n’avais pas la force de m’interposer tandis que tous semblaient si unanimes. La flèche fusa, mais manqua de loin le rapace qui s’éloignait déjà, ayant apparemment repéré une carcasse sur un versant lointain. Il ne fut bientôt plus qu’un point à l’horizon. J’étais soulagée et les autres se contentaient de plaisanter.
On m’arracha soudain à mes pensées en m’enlaçant gentiment en m’embrassant :
« Steren, tu peux te réveiller, nous sommes presque arrivés ! »
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Rendez-vous vendredi prochain à 21 heures !
Merci Iris ! Voilà un contexte posé avec élégance.
RépondreSupprimerMerci à toi ! J'espère que la suite te plaira tout autant ! :-)
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